La protection des documents photographiques et papier, lors d’une exposition, passe par un contrôle rigoureux de l’éclairage et des conditions climatiques dans les salles du musée mais également par le choix du montage et de l’encadrement des œuvres que l’on va réaliser. Ces dernières opérations visent à préserver l’intégrité physique et esthétique de l’objet.
L’emploi de matériaux de conservation compatibles tels que du papier, du carton neutre, ou encore des adhésifs (uniquement s’ils sont nécessaires et toujours compatibles avec les phototypes) ainsi que de techniques réversibles de montage en passe-partout sont ainsi mises en place.
Photo: Bibliothèque de Genève/Stéphane Pecorini
La technique de montage dépend des caractéristiques de l’œuvre, de son état de conservation et de la volonté de rendre visible une partie ou la totalité de la pièce. Dans le cadre de l’exposition «Boissonnas et la Méditerranée», différents modèles de charnières en papier japonais, de coins et de tirants assurent le maintien des objets sur leur support afin, par la suite, de pouvoir être encadrés.
Les cadres ne sont pas choisis au hasard: ils sont spécifiques pour l’usage muséal et assurent une protection optimale contre la poussière et les agents atmosphériques. Des plaques en acrylique dotées de filtres anti-UV protègent les œuvres des rayonnements nocifs présents dans l’éclairage et assurent une vision optimale des œuvres d’art.
Dépoussiérage et conditionnement d’un tirage dans une pochette en papier permanent. Photo : Bibliothèque de Genève / Stéphane Pecorini
Le fonds de Dany Gignoux, composé de photographies, de négatifs, de diapositives est arrivé au Centre d’iconographie dans des boîtes diverses, en carton ou en plastique, des classeurs et des contenants variés. La plupart ne respectent pas les normes de conservation pour préserver à long terme les collections.
Pour cette raison, le reconditionnement matériel du fonds devient une opération indispensable. Il permet à la fois d’éliminer la poussière et les particules déposées sur la surface des objets mais également de les conserver dans des pochettes et des boîtes appropriées.
Même si cela paraît simple, c’est une opération requérant une connaissance profonde des:
procédés: identification des phototypes et des dégâts
techniques de dépoussiérage: choix des outils et gestes
matériels pour le conditionnement: pochettes et boîtes doivent avoir passé le Photographic Activity Test et être chimiquement et physiquement stables.
Tirages reconditionnés et rangés dans une boîte de conservation à long terme
Des questions se posent alors: combien d’objets? Pochettes ou cartables? Papier ou plastique? Avec ou sans réserve alcaline? Quels format et modèle de boîtes? Les décisions sont prises par l’Unité Régie qui, à travers un diagnostic du fonds, développe une stratégie d’intervention et un plan de conservation des plus performants.
Cet article a été rédigé en collaboration avec Véronique Goncerut, Conservatrice au Centre d’iconographie.
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