Voyage vers l’espoir de Christian Jost sera bientôt un opéra: la création mondiale aura lieu demain au Grand Théâtre! Avant cela, Voyage vers l’espoir, c’est un film, celui du réalisateur suisse Xavier Koller, tourné en 1990, récompensé par l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1991.
Pour étoffer les collections de La Musicale, nous avons acquis les partitions disponibles en vente de Christian Jost. Par disponibilité, il faut comprendre que pour la musique contemporaine, l’édition se fait à la demande, en vue d’une exécution publique ou par location. C’est le cas notamment du Requiem æternam créé en novembre dernier à Mannheim dont on voit la partition ci-dessous. La partition de son 2e concerto pour violon et orchestre Concerto noir créé l’an passé à Bienne n’est pas non plus disponible dans le choix que nous proposons.
Dans le programme du Grand Théâtre, nous pouvons lire à propos de la prochaine création que «l’orchestration originale, proche d’une écriture musicale cinématographique, est riche de rythmes puissants et de grandes émotions». Voilà qui permet de faire le lien avec l’une des partitions nouvellement acquise par la bibliothèque. En avant-propos de sa partition UhrWerk: in memoriam Stanley Kubrick, Christian Jost parle de sa découverte, en 1976, de Kubrick et 2001, l’odyssée de l’espace: «2001 [qu’il vit six fois de suite] m’avait touché au plus profond de moi-même et avait donné naissance à mon admiration pour l’œuvre de Kubrick. Je crois même pouvoir dire que, par les questions qu’il pose et les réponses apportées tout au long de sa création cinématographique, il a eu plus d’influence sur mon œuvre que n’importe quel compositeur».
Cette influence sera audible dans Voyage vers l’espoir. Il restitue par l’orchestration des bruits d’ambiance (la pluie, le trafic): «Des pizzicati descendants de violons, le son plat et dur d’un coup d’archet col legno, les arpèges glissants des clarinettes et le souffle sans ton qui traverse les cuivres, tout cela doit nous harceler comme la pluie impitoyable quand nous nous sentons perdus et délaissés» (tiré du GTG Magazine no 15, pp 32-33).
Longue attente pour cette création qui devait avoir lieu au printemps 2020, alors que le thème de l’exil est plus que jamais d’actualité.
