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L’an passé, nous avons reçu par don deux partitions éditées durant la première moitié du XVIIIe siècle: œuvres composées par Louis Lemaire disparu du répertoire aujourd’hui, mais prolifique à son époque. Pour dater des documents de cette période, on peut s’aider d’éléments de la page de titre:

  • cotages (petit numéro en bas de chaque page)
  • adresses des éditeurs
  • enseignes des magasins de musique
  • années d’activité des graveurs
    et encore d’autres mentions moins courantes.

Tous ces éléments ont été recensés dans le Dictionnaire des éditeurs de musique français de François Lesure et Annick Devriès.

Comme on peut le lire dans l’introduction de L’édition musicale dans la presse parisienne au XVIIIe siècle:

«Peut-être est-il utile de rappeler que pratiquement aucune date de publication ne figurait sur les pages de titres des éditions publiées entre 1720 et 1800. Les éditeurs de musique prétendaient alors que la musique vieillissait «plus promptement que les œuvres des autres arts» et que le public délaissait dans les magasins tous les ouvrages qui n’étaient plus de la premières jeunesse; c’est la raison pour laquelle tous préféraient s’abstenir d’indiquer tout repère de date qui aurait pu influencer leur clientèle»!

Pour dater nos partitions de Lemaire, ces deux références ont été consultées.

L’édition musicale dans la presse parisienne, qui totalise dix mille titres recensés dans la presse, mentionne la cantate Hébé (p. 320). L’annonce est parue dans le Mercure de France de juin 1733: Le même auteur [L. Lemaire] a fait graver dix Cantatilles nouvelles chantées au Concert du Château des Thuilleries […]. Il en donnera six autres nouvelles au mois de novembre, sçavoir: Hébé, Acis,…

BMU RB 377, première page de musique

Enfin, on consulte le RISM (répertoire international des sources musicales) pour localiser les exemplaires édités avant 1800: Hébé n’est répertoriée que dans quatre bibliothèques au monde pour un tirage d’environ 300 exemplaires, mais n’est pas datée. Dans notre notice, la date est permise grâce à nos recherches: annonce dans la presse, mentions de l’adresse et des enseignes de commerce inscrits sur la partition.

Le cotage n’est pas présent ici, mais il permet souvent de préciser une date, comme chez l’éditeur Imbault qui utilise un système de cotage selon les genres musicaux. Il fut un des premiers à l’utiliser en France, après les éditeurs Huberty et Sieber.

Dans un 2e billet, nous vous proposerons de découvrir comment dans la première moitié du XIXe siècle, on pouvait se procurer de la musique à Genève.

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