Interrogé par la RTS en mai 2017, Jean Revillard dit de ses projets personnels, comme Jungles – les cabanes des migrants bloqués à Calais – ou Sarah on the bridge – décrivant le quotidien d’une femme victime d’esclavage sexuel – qu’ils sont des «contes de l’Apocalypse». Il admet une certaine  «schizophrénie» entre ses travaux pour la presse ou pour Solar Impulse, et ses projets personnels dans lesquels il va à la rencontre des personnes exclues de la société. Il revendique cependant une parenté dans la méthode. Où qu’il aille, ce qu’il fait tient de l’exploration. «Je me suis rendu compte que j’étais un explorateur», dit-il.

Suite à son décès prématuré le 3 janvier 2019 à l’âge de 51 ans, la Bibliothèque a reçu en 2020 les archives de ce photographe marquant, dont l’ampleur est à la hauteur du sacerdoce qu’était pour lui la photographie.

Si la taille de ses archives analogiques (entre archives administratives, carnets de bords, ainsi que négatifs et tirages photographiques) n’est pas exceptionnelle avec 4,8 mètres linéaires, ce sont ses archives numériques qui impressionnent: 66’000 fichiers en provenance du site de l’agence Rezo.ch (première agence de photographie en ligne en Suisse romande, qu’il a fondé et géré jusqu’à sa mort), ainsi que 41,6 téraoctets d’archives personnelles stockées sur divers disques durs.

Les archives analogiques ont été rapidement mises à disposition du public. La valorisation des photos provenant du site Rezo.ch a été terminée au printemps 2022. Le contenu des disques durs est en cours de traitement, un projet pilote à l’échelle de la Ville de Genève.

Retrouvez ici tous les billets sur Jean Revillard.