Les fonds de photographes professionnels présentent souvent une abondance d’images impressionnantes, et donnent à voir tout l’éventail des clichés que l’auteur-e a enregistré pour la livraison d’une ou deux images. Il y a cependant une chose dont ils sont souvent dépourvus: la part administrative et manuscrite, avec des conséquences très concrètes. Sans les contrats, ou les factures, comment connaître les conditions de vente d’une image? L’auteur-e a-t-il/elle cédé ses droits? Plus généralement, les archives manuscrites sont incontournables pour appréhender quelle a été la démarche de l’auteur-e, le contexte dans lequel il ou elle a travaillé, voire ses pensées lorsqu’il/elle a réalisé ses prises de vues.
Jean Revillard de son côté nous a laissé une documentation riche et rare, qui nous permet de comprendre comment il organisait sa vie professionnelle. Ses agendas sont précieux, car en regard de ses rendez-vous, il indiquait la technique utilisée. On apprend ainsi que Jean Revillard, bien que pionnier du numérique, a continué jusqu’en 2004 à utiliser des appareils photo analogiques. Pour livrer le résultat de ses reportages, il devait donc scanner ses films.
Les factures sont également très intéressantes, puisqu’elles sont les traces du fonctionnement de son agence Rezo, au travers de laquelle il a distribué aussi bien ses propres clichés que ceux de beaucoup de photographes romand-e-s.
Mais ce qui constitue probablement le cœur de ces archives, ce sont ces carnets, dans lesquels il tient un journal en image. Il s’agit réellement d’œuvres de grande qualité, qui seront des ressources fondamentales pour la compréhension de son travail.
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