Du 6 au 8 février ont lieu depuis 2001 les Journées mondiales sans téléphone mobile.
À l’origine, il s’agissait de ne pas du tout utiliser son téléphone portable pendant ces trois jours. Après l’apparition des smartphones, ces journées sont plutôt devenues des journées de réflexion quant à l’usage (facilement immodéré) que nous faisons de cet outil devenu quasiment indispensable.
Quoi de mieux que de se permettre une petite incursion en bibliothèque pour s’évader pendant ces trois jours ou pour s’aider à mieux réfléchir?
Le 6 février, jour 1, est célébrée la saint Gaston, on peut dès lors commencer par se remémorer cette fameuse chanson chantée par Nino Ferrer, «Gaston ya le téléphon qui son et ya jamais person qui répond» que d’aucuns des plus âgés d’entre nous se remémoreront facilement…(à regarder SVP depuis un ordinateur)
Et pour enchaîner, rien de plus évident peut-être, que de philosopher en compagnie de Gaston Bachelard (1884-1962), qui s’est penché sur la philosophie du temps. La Bibliothèque de Genève conserve de nombreux écrits de sa plume et pour alimenter la réflexion vous propose:
– La Dialectique de la durée, ouvrage dans lequel Gaston Bachelard «esquisse les éléments d’une philosophie du repos fondée sur des vibrations heureuses et des rythmes harmonieux. Le philosophe, en quête de sagesse, recherche l’unité dans le désordre ambiant, la stabilité dans un devenir toujours changeant, la sûreté dans l’incertain.»
Pour le 7 février, deuxième jour de réflexion, il peut être recommandé de se poser la question de l’attachement aux objets et de la notion de manque qui en découle.
Les éditions Jouvence, publiées à Saint-Julien-en-Genevois et à Thônex, reçues par le biais du Dépôt légal, et donc conservées à la Bibliothèque de Genève, sauront certainement vous aider à affronter cette période de jeûne avec le
– Petit cahier d’exercices du lâcher-prise par Rosette Poletti OU alors il est possible de se plonger dans un bain de calme avec:
– Sérénité : Eckhart, Schelling, Heidegger par Emmanuel Cattin
Et enfin pour mercredi 8 février, dernier jour du programme, dans des dispositions sereines, détendu-e, éloigné-e de votre téléphone mobile vous serez prêt-e à attaquer de bons gros romans pour le plaisir de la lecture retrouvée mêlée à l’érudition et pour poursuivre l’aventure avec moins de téléphones mobiles.
– Les livres de Jakób, ou, Le grand voyage à travers sept frontières, cinq langues, trois grandes religions et d’autres moindres: rapporté par les défunts, leur récit se voit complété par l’auteure selon la méthode des conjectures puisées en divers livres, mais aussi secourues par l’imagination qui est le plus grand don naturel reçu par l’homme : mémorial pour les sages, réflexion pour mes compatriotes, instruction pour le laïc, distraction pour les mélancoliques par Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature 2018, 1029 pages
– Ton absence n’est que ténèbres par Jon Kalman Stefansson, prix du meilleur livre étranger 2022, pour partir à la découverte de la vie romancée dans les fjords islandais isolés, 605 pages