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Carouge, aux environs de 1906, Cop. Plans-fixes no 1053, 1988

La vie musicale carougeoise et le destin d’André-François Marescotti auraient été tout autres sans cet atelier de vélocipèdes! En effet, on apprend dans l’interview du compositeur, menée par Nicolas Bouvier en 1988 pour les Plans-fixes, que Marescotti père, inventeur de vélos personnalisés échangea une de ses inventions contre un piano Bösendorfer pour le plus grand plaisir de son fils après qu’il eut découvert cet instrument le 6 février 1914.

Rendre hommage à André-François Marescotti, c’est lui redonner la place qui est la sienne dans le paysage musical suisse, lui qui semble un peu à l’étroit entre Rolf Liebermann et Frank Martin dans l’ouvrage 40 compositeurs suisses contemporains! Il occupa diverses fonctions durant sa longue vie – il aurait eu 120 ans le 30 avril prochain – : organiste, professeur de piano, membre fondateur du Concours international d’exécution musicale (CIEM) dont les souvenirs sont racontés en 1974 au micro de la RTS, membre du conseil de la Suisa entre 1942 et 1979 et compositeur. «Sa musique dit cela: l’ouverture aux aventures esthétiques et l’expression d’une voix singulière…» écrira Jean-Jacques Roth en 1995 dans sa nécrologie au titre admiratif: «Marescotti, le rebelle». Le «rebelle» est aussi essentiellement curieux et intègre les composants des nouvelles écritures, sérielles notamment, dont il nous parle dans l’Attitude du compositeur face aux tendances de la musique contemporaine:

«Cela est si vrai que, depuis vingt-cinq ans, nous assistons à des recherches encore plus poussées (Boulez, Dallapicolla, Maderna, Stockhausen, etc.) qui, sans toujours nous apporter des œuvres parfaitement convaincantes, ont le rare mérite de nous livrer courageusement le résultat d’expériences passionnantes qui ne devraient en aucun cas laisser les compositeurs de notre génération dans l’indifférence.»

De manière plus conventionnelle, son nom est lié de manière intrinsèque au CIEM. En effet, lors du premier concours en 1939, sa pièce Fantasque permit la révélation d’Arturo Benedetti-Michelangeli qui remporta le 1er prix de piano; on peut l’entendre ici:

Le fonds de partitions de Marescotti est déposé à la Bibliothèque de la HEM tout en restant la propriété de la Ville de Carouge. La Musicale, quant à elle, conserve quelques raretés. La Chanson de l’aveugle qui se présente dans une version pour chant, clarinettes, basson et cors est un manuscrit unique. Prolifique en musique chorale, il est également l’auteur de quatre Concertos carougeois et de plusieurs Suite pour piano. Aubade fut joué en mars 1938 par l’Orchestre romand, dirigé par Ernest Ansermet comme en témoigne ce programme.

Bibliothèque de Genève – La Musicale (CH-GMu) ; SIGLUM: VH 1, f. 3004

La plupart des pièces citées ici peuvent être découvertes grâce au poste de la Phonothèque nationale, disponible à La Musicale.
Enfin, l’aventure du CIEM influença sans doute Marescotti à créer à Carouge à la fin de sa vie une bourse afin de récompenser de jeunes talents.

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