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L’anthropocène est à la mode en 2023! Il fait les titres dans la presse: la revue «Circuit, musiques contemporaines», disponible à La Musicale, sortait en début d’année un numéro portant le titre «Composer dans l’anthropocène» alors que parallèlement le journal Le Temps s’interrogeait dans son Grand Angle du 28 janvier* «Comment délimiter l’anthropocène?». Quant au magazine Géo, toujours en début d’année, il en faisait une brève définition: «L’anthropocène est un terme, sujet à débat, relatif à une nouvelle ère géologique ou période de l’Histoire à travers laquelle l’Homme aurait acquis une telle influence sur la biosphère qu’il en serait devenu l’acteur central».

Cargo 2021, cop. Oli Sorenson qui réalise le portfolio du numéro Circuit

Mais quel rapport avec la musique? La revue Circuit qui est définie comme une «revue d’art et instrument de réflexion esthétique», se consacre à l’état de la musique dans l’univers contemporain, aborde le thème cité plus haut en donnant la parole à John Luther Adams, compositeur américain, lauréat en 2014 du Prix Pulitzer en musique pour la pièce Become Ocean et dont nous avons acquis quelques partitions.

Vagues de l’Océan transcrites à la harpe, cop. John Carrington (Harp column)

L’article «Faire de la musique dans l’Anthropocène: Comment composer avec les temps de crise?» nous apprend qu’après avoir écrit des œuvres dont les titres nous indiquent ses diverses inspirations de la nature et des forces climatiques, comme Songsbirdsongs, In the white silence et Become Ocean, John Luther Adams expérimente d’autres pistes: «Au cours de ma vie, j’ai surtout fait de la musique inspirée par le monde extérieur, mais elle était presque toujours entendue en intérieur. Il y a quelques années, j’ai fini par me dire qu’il était peut-être temps de composer de la musique conçue, dès le départ, pour être entendue à l’extérieur. Faire de la musique en plein air engage un mode d’attention différent, qu’on pourrait nommer «écoute écologique», écouter vers l’extérieur. […] En tant qu’artiste, ma responsabilité première porte sur mon art en tant qu’art. Néanmoins, il m’est impossible de considérer ma vie de compositeur comme distincte de ma vie d’être pensant et de citoyen de la Terre. Notre survie en tant qu’espèce dépend d’un engagement fondamental de notre façon d’être au monde. Si ma musique peut inciter les gens à écouter plus en profondeur le monde miraculeux que nous habitons, alors j’aurai fait ce que je peux, en tant que compositeur, pour nous aider à traverser l’ère périlleuse que nous avons nous-mêmes engendrée. Pour moi tout commence par l’écoute.»

Cet article publié originalement en anglais a été traduit par Nicolas Donin, musicologue récemment nommé professeur à l’Université de Genève.

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