
Le 30 mai 1778, Voltaire tire sa révérence du royaume des vivants pour rejoindre celui des immortels. Après un exil de 20 ans à Genève (aux Délices) et à Ferney, malade et âgé de 84 ans, Voltaire revient à Paris en février 1778, pour assister notamment à la création d’Irène, sa dernière œuvre dramaturgique, dont un manuscrit de travail est propriété de la Ville de Genève (CH IMV MS 1-7).
Voltaire assiste ainsi au couronnement, par des lauriers, de son buste à la Comédie-Française, le 30 mars 1778, jour de la sixième représentation. Il le fait depuis les Secondes (balcon au premier plan à gauche) entre Madame Denis et la Marquise de Villette, immortalisé par les burins de Charles-Etienne Gauchier, d’après le dessin de Moreau le Jeune.
En termes contemporains, nous dirions qu’il s’agit du sacre de toute une carrière. Le Mercure de France décrit la scène avec une foule immense d’admirateurs qui se précipitent sur le passage de Voltaire et qui font retentir des applaudissements finis. Le couronnement de son buste marque de surcroît l’histoire de la reconnaissance sociale qui est accordée aux écrivains et aux artistes en général. Cette gravure, présente dans les collections du Musée Voltaire, illustre l’hommage rendu par les comédiens en corps pour celui qui s’est toujours vu comme un homme de théâtre, ce qu’on oublie parfois.
Le 30 mai 1778, alors qu’il rend son dernier souffle c’est une nouvelle vie qui débute pour Voltaire, celle de la diffusion de l’œuvre gigantesque de celui qui compte parmi les hommes les plus illustres du siècle des Lumières.
Merveilleux reportage.
Merci.
Reportage très intéressant.
Merci.
Merci pour ce reportage.
Je me permets une remarque : 20 ans d’exil ont sans doute permis aux uns et aux autres d’oublier bien des différends (fort nombreux étant donné le caractère d’Arouet) voire les conflits. Si Voltaire était resté à Paris, il aurait continué à s’y faire des inimitiés, des ennemis. Je suppose donc qu’il aurait eu moins d’admirateurs à l’occasion mentionnée. N’oublions pas qu’il n’était vraiment pas commode avec les acteurs de ses pièces de théâtre, en répétition comme en représentation.