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Fragment d’écorce du vernis Japon
1795-1861, bois, inv. Bibliothèque de Genève fad od 098 023

Dans les affaires personnelles du Général Guillaume Henri Dufour (1787-1875), on trouve un fragment d’écorce de vernis Japon aujourd’hui conservé au Centre d’iconographie de la Bibliothèque de Genève. Cet arbre indigène en Chine est cultivé pour les vertus thérapeutiques de ses feuilles, graines et fruits mais aussi pour sa sève toxique utile dans la composition de laques. Pouvant atteindre vingt mètres de haut, il fut décrit lors d’un séjour au Japon en 1712 par un médecin botaniste allemand, Engelbert Kaempfer (1651-1716) au service de la Compagnie néerlandaise des Indes. Depuis 1795, cette espèce trônait près de l’entrée du Jardin botanique sur le terreplein de l’ancien bastion de Saint-Léger et fut pendant longtemps, un des rares spécimens connu en Europe; son diamètre atteignit trois pieds (soit plus d’un mètre) selon le Journal de Genève.

Mais le 19 juin 1861, vers 17h, une pluie torrentielle, un vent tempétueux et la grêle s’abattent sur la cité. Les dégâts dus à cet orage sont considérable: une cheminée s’écroula dans la rue du Mont-Blanc, une voiture bourgeoise venant de Neuve sur la Corraterie fut couchée sur le côté avec ses passagers, un champ de pommes de terre près de Chêne a complétement été labouré et le vernis Japon fut littéralement déraciné.

Guillaume Henri Dufour, qui a 74 ans, a peut-être voulu garder un morceau de cet arbre singulier dont la laque sèche, selon la médecine chinoise, garantissait l’immortalité!

Briquet et Dubois éditeur, Plan de Genève avec l’ancien jardin botanique à droite (détail), vers 1835
Lithographie sur papier, 455X610 mm, inv. Bibliothèque de Genève vg 2777.

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