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Frontispice gravé de la seconde édition de Frankenstein

C’est en 1816 que Mary Godwin, fille d’un philosophe et d’une féministe avant-gardiste, conçoit l’idée d’une histoire fantastique, archétype du récit d’épouvante et matrice de la science-fiction, dans la villa Diodati, à Cologny, sur les bords du lac Léman, où elle est l’hôtesse de lord Byron avec son amant, le poète romantique Shelley, nouveau Narcisse noyé dans la baie de Livourne quelques années plus tard. Elle a dix-neuf ans. Que cette orpheline de mère à un an ait perdu coup sur coup la plupart de ses enfants en bas âge explique peut-être le rêve de résurrection et d’immortalité que matérialise son roman épistolaire gothique, fait de récits enchâssés comme les générations dans le ventre de la femme.

La seconde édition, révisée, voit le jour en 1831, treize ans après l’édition originale parue sous le voile de l’anonymat. Son frontispice gravé montre la toute première représentation du monstre sans nom créé par le nouveau Prométhée qu’est le savant suisse Victor Frankenstein. Pris de terreur, le médecin s’enfuit de son laboratoire au moment où les premières convulsions secouent les chairs mortes qu’il a assemblées.

«La chose» née de matière inerte galvanisée n’aura de cesse de se venger du démiurge qui l’a abandonnée et qui refuse de donner une Eve à ce nouvel Adam, par crainte de perpétuer la monstruosité meurtrière à laquelle il a donné une étincelle de vie faustienne.

L’imaginaire populaire prendra le parti métonymique de transférer à la créature le nom de son créateur.

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