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Hélisenne de Crenne, Les Angoisses douloureuses qui procèdent d’amours (v. 1538)

La Bibliothèque de Genève vient de faire l’acquisition d’un ouvrage rare intitulé Les Angoisses douloureuses qui procèdent d’amours (1538) d’Hélisenne de Crenne.

L’auteure, disparue vers 1560, fusionne dans son prénom de plume le modèle amoureux d’Hélène de Troie avec les champs Elysées où l’âme de son héroïne éponyme subit son jugement. Humaniste érudite de renom de son vivant, elle a publié quatre œuvres en quatre ans. Les trois autres sont les Epîtres familières et invectives (1539), premier recueil imprimé de lettres en prose rédigées en français, Le Songe (1540) et la deuxième traduction française des quatre premiers livres de L’Enéide de Virgile (1541).

Les Angoisses douloureuses qui procèdent d’amours sont l’un des best-sellers du temps, réédité à de nombreuses reprises jusqu’en 1562, avant de tomber dans l’oubli pour quatre siècles. C’est l’acte de naissance du roman sentimental. Trois récits à la première personne menés par trois narrateurs différents y mêlent les fils de l’amour, de l’aventure et de l’histoire de la composition du livre qui les contient. Le premier récit marque une transformation du genre romanesque par l’irruption du drame de l’aveu: après avoir relaté sa naissance et son mariage, Hélisenne confesse son adultère rêvé avec Guenelic. Dans le deuxième récit, son ami la perd et la cherche sur terre et mer. Dans le troisième, la quête culmine dans les retrouvailles, l’enlèvement d’Hélisenne et la fuite des amants, qu’interrompt leur agonie. Le roman hésite entre apologie de la passion et littérature d’édification rapportant l’exemple à ne pas suivre d’un amour unique, transgressif et fatal.

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