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Pâte pectorale & sirop pectoral d’escargots
Avignon, [s.n.], 1873 41 x 31 cm, Bibliothèque de Genève, Aa 28

Potion pour la vitalité de la chevelure, soins buccaux et dentaires, remède aux refroidissements et autres petits soucis de santé, compléments alimentaires, hygiène corporelle et soins cosmétiques: les réclames pour cette gamme de produits, aujourd’hui rangés sous l’étiquette de parapharmacie, connaissent un important essor dès le dernier tiers du XIXe siècle. Les annonces fleurissent dans la presse, aux côtés de celles pour des établissement thermaux et des cures bienfaisantes. Les affiches présentent pléthore d’innovations industrielles à une clientèle toujours plus soucieuse de sa santé et de son hygiène corporelle.

«Au croisement de l’alimentaire, du médical et du cosmétique»[1], ces produits ne sont plus tout à fait – ou pas encore – des médicaments. La frontière entre santé et bien-être, entre hygiène et bien paraître se fait mince; les discours publicitaires font référence tour à tour au sérieux du pharmacien, à l’authenticité d’un produit qui a fait ses preuves, à une tradition fiable, qu’elle soit familiale, entrepreneuriale, nationale ou au contraire à une innovation exceptionnelle et révolutionnaire. Les affichistes, comme Henry-Claudius Forestier (1875-1922), aiguisent leur trait humoristique pour promouvoir des produits miracles. Les pharmaciens éditent parfois des guides de premiers secours à l’usage de leur clientèle, comme la Grande Pharmacie Finck en 1890.

Les officines genevoises vendent des produits issus de production propre, locale, nationale ou encore distribuent des remèdes importés, à l’exemple des Pâte pectorale & sirop pectoral d’escargots (à base d’arnica), que l’on trouve à la Pharmacie du Molard en 1873, déposés par un agent commercial des moines trappistes gardois qui les concoctent. La Société genevoise de pharmacie est fondée en 1874, inscrite au Registre du commerce comme Société de pharmacie du canton de Genève en 1889, avec pour objectif de fédérer les professionnels du domaine et de structurer leur pratique.

A la fin du XIXe siècle, l’industrie chimique commence à synthétiser des produits et à les mettre en vente. L’éventail de plus en plus large de produits et leur production à plus grande échelle transforment le rôle du pharmacien: la préparation de remèdes dans le petit laboratoire cède la place à un conseil spécialisé. Une formation à part entière voit le jour, avec la création de l’Ecole de pharmacie de Genève en 1900, comme dans d’autres cantons. La même année est créé l’Office intercantonal de contrôle des médicaments, qui veille désormais à l’entrée sur le marché des produits pharmaceutiques.

Références :

François Ledermann, «Pharmacie», in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 28.09.2010

Plaquette éditée à l’occasion du centième anniversaire de la Société de pharmacie du canton de Genève, 1889-1989, [Genève]: Société de pharmacie du canton de Genève, [1989]. BGE Btm 3185

Nicolas Sueur, «Les hygiéniques de la Pharmacie centrale de France : entre semi-médicaments et produits de confort», Histoire, médecine et santé [En ligne], 7 | printemps 2015, mis en ligne le 29 mai 2017.


[1] Nicolas Sueur, «Les hygiéniques de la Pharmacie centrale de France: entre semi-médicaments et produits de confort», Histoire, médecine et santé [En ligne], 7 | printemps 2015

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