Vers 1900, Genève abrite plusieurs panoramas. À l’exposition nationale suisse de 1896, un panorama alpestre de près de 2000 mètres carrés, œuvre d’Auguste Baud-Bovy, d’Eugène Burnand et de Francis Furet, est offert à l’admiration des visiteurs du Village suisse. Le Panorama international, situé dans les rues basses, se spécialise dans la présentation de paysages du monde entier. L’Alpineum est un diorama qui présente les vues de Suisse centrale et de Berne peints par Ernst Hodel de Lucerne. Son propriétaire, le photographe Andreossi, ayant compris l’importance du cinéma dont il avait pu voir les premières projections à l’exposition nationale, y montre aussi, dès 1895, des films, ce qui fait de l’Alpineum la plus ancienne salle de Suisse dédiée au 7ème art.
En 1877, l’entrepreneur genevois Charles Henneberg fait appel à l’architecte Jacques-Elysée Goss pour la création d’une rotonde de panorama. C’est le peintre Edouard Castres qui est chargé, avec l’aide d’autres artistes dont Ferdinand Hodler, d’exécuter la peinture consacrée à «L’arrivée des troupes du général Bourbaki aux Verrières en 1871». Ce spectacle restera ouvert au public de 1881 à 1889. Cette année-là, la toile de Castres est transférée à Lucerne où elle peut toujours être admirée et est remplacée à Genève par «Le siège de Belfort en 1871» du peintre français Etienne-Prosper Berne-Bellecour.
Charles Henneberg décide en 1897 de déplacer son panorama à la Jonction. C’est à cet endroit que sera montré, à partir du 1er janvier 1899, le panorama de la bataille de Morat. L’ère des panoramas touche cependant à sa fin. Dix ans plus tard, la rotonde de la Jonction est démantelée. Sa porte à fronton servira longtemps d’enseigne à la poste du quartier. En 1992, elle est finalement déplacée à la rue Necker où elle fait figure de décor urbain. Le spectacle, toujours…









