La famille Tronchin appartient aux familles genevoises qui ont façonné la vie politique, économique et intellectuelle de Genève sur plusieurs générations. Le dernier représentant mâle à porter son patronyme, Robert Tronchin, est décédé en 1938. Remémorons le destin exceptionnel de cette famille!
Le premier à s’installer à Genève est Rémi Tronchin, originaire de Troyes en Champagne, reçu bourgeois en 1579. Dans sa descendance figurent des personnes illustres: Théodore (1582-1657), théologien et recteur de l’Académie; son homonyme Théodore (1709-1781), médecin célèbre qui pratique et diffuse l’inoculation contre la variole; François (1704-1798), propriétaire d’une magnifique collection de peintures qu’il vend à Catherine II de Russie; ou encore Jean-Robert (1710-1793), procureur général qui fait condamner en 1762 le Contrat social et l’Emile de Rousseau.
Les Tronchin ont laissé des archives couvrant plus de quatre siècles d’histoire genevoise et d’ailleurs, mises en vente en 1936 par Robert Tronchin auprès du marchand libraire genevois Paul Louis Bader. Ce dernier alerte aussitôt les autorités de peur que cette précieuse collection ne soit éparpillée et vendue à l’étranger.
En 1937, le Musée Historique de la Réformation (MHR) et la Bibliothèque publique et universitaire (BPU), actuelle Bibliothèque de Genève, s’accordent pour acheter ces archives: au MHR les documents des 16ème et 17ème siècles, essentiellement portés sur la Réforme, et à la BPU les documents des 18ème et 19ème siècles, davantage portés sur les Lumières. La décision est prise alors de numéroter les volumes en continu et de déposer l’ensemble à la BPU pour en faciliter la conservation et la consultation. Aujourd’hui comme hier, cette collection est la source de nombreuses recherches.
Pour en savoir plus:
Archives Tronchin du Musée historique de la Réformation
Archives Tronchin de la Bibliothèque de Genève
Barbara Roth, «François Tronchin archiviste : histoire et caractéristique des archives Tronchin de Genève» dans Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, 2016-2018, n° 45, p.36-54.
Pour lire le deuxième billet des archives Tronchin, c’est ici.