L’histoire de Genève est liée à l’histoire de l’Europe et de la Suisse. Tirée des fonds du Centre d’iconographie, voici l’explication en images des événements et des tirs de canons que l’on peut entendre le matin du 31 décembre à Genève.

Suite à la Révolution française de 1789, on assiste à la Révolution genevoise et à la fin de l’Ancien Régime le 28 décembre 1792. Mais en 1798, les troupes françaises pénètrent en pays de Vaud, puis dans toute la Confédération des XIII cantons, cela donne naissance à la République helvétique. Le 30 septembre 1802, Napoléon Bonaparte impose l’Acte de Médiation qui définit une nouvelle Constitution pour la Suisse ainsi qu’un nouveau découpage des frontières cantonales, soit la Confédération des XIX cantons qui est en réalité un état soumis au contrôle français. Quant à Genève, elle a été annexée le 15 avril 1798, puis choisie le 25 août 1798  comme préfecture et chef-lieu du Département du Léman.

Suite aux défaites napoléoniennes, Genève est libérée le 30 décembre 1813 par les troupes autrichiennes. Le même jour, les derniers soldats français quittent Genève.

La gravure rappelle un événement survenu au départ des troupes françaises de Genève: le caporal Massé raccompagne à la porte Neuve deux sergents français qui étaient de garde dans le clocher de Saint-Pierre et qui y avaient été oubliés.

Le 31 décembre 1813, Genève décrète son indépendance et la Restauration genevoise, soit la restauration de la république de l’Ancien Régime. La proclamation officielle de la Restauration genevoise a lieu, elle, le 1er janvier 1814.

Par la suite, Genève demande son entrée dans la Confédération suisse. En remplacement des troupes autrichiennes, les troupes suisses débarquent au Port Noir à Genève, le 1er juin 1814. Les pourparlers du Congrès de Vienne permettront finalement le rattachement effectif de Genève à la Suisse le 19 mai 1815 en tant que République et Canton de Genève.

Depuis la « Restauration genevoise» est commémorée en deux temps,

1. le 30 décembre, à 17h, une cérémonie a lieu sur la Treille, devant la tour Baudet, sur laquelle on pose une couronne. La première commémoration a été organisée en 1887 par la Société militaire de Genève.

2. Le 31 décembre, on tire 23 coups de canon (un par canton ou un pour les demi-cantons) à 8h le matin, dans trois endroits de la ville: sur la promenade de la Treille, la promenade de l’Observatoire et la rotonde du Mont-Blanc. La cérémonie est suivie du culte de la Restauration à la cathédrale Saint-Pierre.

La première commémoration a eu lieu en 1814. Depuis 1914 et sur mandat du Conseil d’Etat, c’est la Société d’Artillerie de Genève (fondée en 1908) qui tire les salves de coups de canon. Outre les manifestations officielles, elle assure également des prestations lors de manifestations militaires, historiques ou, comme chaque année, pour le départ de la régate du Bol d’Or au mois de juin (M.-A. Zacharia. La Société d’Artillerie de Genève, Dans: Revue militaire suisse, Heft 3, 2015).

Depuis la date du 31 décembre est aussi devenue un jour férié, retrouvez cette autre histoire dans InterroGE !