La Ville de Genève dévoilera prochainement une plaque à la mémoire de Sébastien Castellion (1515-1563), humaniste et pédagogue français converti au protestantisme, qui dirigea un temps le collège de Rive, à Genève, avant de se réfugier à Bâle en 1545 après être entré en conflit avec Calvin, notamment sur la doctrine de la prédestination.
Dans l’esprit des Colloques d’Erasme, il avait publié en 1543 des dialogues scolaires inspirés de la Bible pour enseigner le latin et les bonnes mœurs aux enfants.
Il a véritablement fait œuvre d’écrivain dans sa traduction française de la Bible (1555), dont il ne subsiste qu’une vingtaine d’exemplaires, les autres ayant été détruits. Elle était tombée dans l’oubli jusqu’à sa réédition en 2005. Castellion y reconnaît l’obscurité de certains passages et la possibilité de les interpréter de plusieurs manières. Pour s’adresser au plus grand nombre, il fait siennes des tournures populaires. Calvin, Bèze et Henri Estienne allumèrent des contre-feux.

L’exécution à Genève en 1553 de Michel Servet, qui refusait la doctrine trinitaire, dressa de nouveau Castellion contre les théologiens de Genève. Il fit paraître sous un pseudonyme De l’impunité des hérétiques, une anthologie condamnant la mise à mort pour opinion doctrinale déviante. «Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme», écrira-t-il pour se justifier. La biographie que Stefan Zweig lui consacra en 1936, dans le contexte de la montée du nazisme, Castellion contre Calvin ou conscience contre violence, a contribué à faire de lui l’apôtre de la tolérance, de la liberté de conscience et de la non-violence.
Bonsoir,
Ce sont des amis genevois, sachant mon attachement au personnage de Castellion et à sa théologie, qui m’ont communiqué cette excellente information. J’ai soutenu en 2009 (année Calvin) une disputatio avec le rédacteur de REFORME qui l’a publiée. J’ai été aussi en contact avec un pasteur genevois pour réaliser un documentaire (plus fourni que celui qui a été diffusé jadis sur Présence Protestante ) mais, faute de temps et de budget, le projet est resté en stand-by et a été remplacé par un autre consacré à « Quatre siècles d’histoire protestante en Brie » diffusé en France par la Fondation de La Cause et au Royaume Uni par la Huguenot Society dont je suis conférencier invité. Je suis par ailleurs contributeur à la revue Evangile et Liberté.
JT [75 ans, ingénieur en mathématiques appliquées (ENSEEIHT) et en mécanique avancée (formation complémentaire à SupAéro), diplômé en sciences juridiques et économiques, est retraité de l’Industrie depuis 15 ans. Il est Secrétaire Général Honoraire du Groupement de Génie Industriel ainsi que de la section française de l’International Society for Pharmaceutical Engineering. Membre de la Société d’Histoire de la Pharmacie et du Comité Henri Moissan 2006, il a collaboré à l’organisation des célébrations nationales pour le Centenaire de ce premier Prix Nobel de Chimie français au sujet duquel il a coréalisé un film documentaire financé par le CNRS et la Maison Internationale de la Chimie. Il en a réalisé un autre sur le « Stabat Mater » pour l’abbaye de Jouarre et enfin un troisième sur les combats en 1915 dans les Vosges pour l’Armée. Son tout dernier film s’intitule « Quatre siècles d’histoire protestante en Brie » et son nouveau projet concerne « Marguerite Perey, première femme correspondante de l’Académie des Sciences ». Titulaire d’un baccalauréat en philosophie, d’un Master de Recherche et d’un Doctorat en histoire des idées (thèse sur les « christian virtuoso » à Paris-Sorbonne / CELLF XVIIème et XVIIIème siècles), il a écrit, mis en scène et joué en mars 2004 une controverse entre Bossuet et Jurieu qui a fait l’objet d’un DVD commercialisé. Entre autres travaux, il a présenté lors d’un colloque universitaire en octobre 2004 une communication sur Bossuet et la Science qui a été éditée fin 2007 et en novembre 2009 à University College London une conférence sur le Cénacle de Meaux publiée l’année suivante par la Huguenot Society pour laquelle il en a fait une autre sur Abraham Duquesne (le « Turenne des mers » qui jamais ne se « réunit ») également publiée. Il a aussi publié la correspondance de son arrière-grand-père, l’amiral Puech avec Pierre Loti. En 2017, iI a coécrit et copublié un ouvrage intitulé « Histoires de Meaux, Histoire de France » préfacé par le professeur Ph. Joutard et fondé la société des amis de Jean Pierre Claris de Florian. Actuellement il travaille sur une mise en scène de la correspondance entre Bossuet et Leibniz et sur un ouvrage universitaire sur « Bossuet et l’Angleterre ».]
Où sera posée la plaque commémorative ? et quand ?
Merci de votre réponse.
Voici ce que dit la motion M-1185 du Conseil municipal: « Le Conseil administratif a décidé de faire poser une plaque épigraphique à la mémoire de Sébastien Castellion sur le mur longeant la salle de gymnastique du collège Calvin, passage Isaac-Casaubon. L’inauguration de cette plaque devait avoir lieu durant le mois de mai 2020 mais suite à la pandémie la plaque sera finalement dévoilée pendant l’hiver 2020-2021. »
Il ne semble pas que cette plaque ait déjà été apposée.