
Aujourd’hui, nous embarquons pour naviguer dans l’univers des marins trop longtemps confinés, en route pour des ports improbables sur de vétustes bateaux.
Des univers souvent hostiles à la présence humaine mais propres à la réflexion sur des mers bonaces.
En 1898, de Gerlache consigna de longues pages sur l’incroyable survie de son équipage bloqué «Quinze mois dans l’Antarctique».
Trente ans plus tard, le grec Kavvadias, né en Mandchourie, embarqua pour la première fois. Ses dizaines d’années de navigation marchande nous sont parvenues dans son «Journal d’un timonier», dans un magnifique roman «Le quart» et dans quelques poèmes.
En 1952, le médecin Alain Bombard, fluctuat nec mergitur, traversa, pour démontrer qu’une survie était possible, la Méditerranée et l’Atlantique sur un canot pneumatique. Il fut un «Naufragé volontaire».
Encore plus près de nous, en 1968, Bernard Moitessier participa à la première course autour du monde en solitaire et sans escale. Proche de l’arrivée, proche de la gloire et des lauriers, il prit une rare décision et raconta la suite dans plusieurs livres. Cap Horn à la voile : 14216 milles sans escale / Bernard Moitessier ; préf. de J.-M. Barrault
De nombreux autres ont écrit sur le soleil, l’incertitude, les peurs et les joies du quotidien de la mer. Les immenses écrivains que furent Melville, Conrad, Monfreid ou London ont sublimé cela dans de très beaux textes.