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Pablo Lavalley et l’affiche de saison de l’ADC 2020 – affiche animée avec l’application Artivive
Image Bibliothèque de Genève / S. Pecorini

En marge de la préparation de l’exposition L’affiche culturelle selon Pablo Lavalley qui se tient à La Musicale jusqu’au 13 novembre prochain, le graphiste a répondu à quelques questions que je lui ai posées traitant de son métier.

Quel  rapport avez-vous dans votre travail avec les affiches musicales? Je pense que l’interprétation formelle est au centre de n’importe quelle commande. Qu’il s’agisse de musique, de théâtre, de danse… La liberté d’interprétation dépend de la relation entamée avec le client, mais aussi de la nature de l’évènement. C’est diffèrent de faire une affiche pour un concert unique, ou pour un concert faisant partie d’une série, d’une saison avec une ligne graphique prédéfinie. Pour moi il faut donner à voir ce qui s’entend, mais c’est toujours subjectif. Ça reste une interprétation personnelle qui aspire à résonner aux yeux des autres, et à les séduire.

Équilibre entre contenu visuel et contenu informationnel? Êtes- vous parfois en désaccord avec le commanditaire? C’est un sujet délicat. Personnellement je pense que l’affiche doit surtout interpeller, surprendre, créer une émotion, séduire et réveiller une curiosité, une réflexion. Je pense qu’avec tous les outils qui existent maintenant, nous avons besoin de moins en moins d’information sur les affiches. Pour certains évènements, le nom peut suffire. La plupart de gens ont le réflexe de chercher un site Internet lié à ce nom. Mais je dis que c’est un sujet délicat car pour certains clients, l’idée de l’affiche comme un espace informationnel est extrêmement ancrée. À mon avis, on doit se servir des flyers, des réseaux sociaux, du site Internet pour donner tous les détails de l’évènement. Et donner à l’affiche un rôle surtout visuel, émotionnel, qui provoque un processus cognitif au-delà de l’information pure et dure.

Après dix ans d’activités à Genève, qu’apprend-on du public? On apprend qu’on doit toujours chercher le public, toujours le surprendre. Le public est exigeant et la concurrence est forte. Je parle de la concurrence entre l’affiche et les autres moyens de communication. Notamment les réseaux sociaux. Il faut savoir en profiter pour qu’ils travaillent ensemble, de manière complémentaire. Tout ce qu’on ne dit pas sur l’affiche, on le trouvera ailleurs. Et je crois vraiment que le public aime ce travail de construction du message. De plus en plus. Cela enrichit l’expérience de communication.

En regardant en arrière, quel regard portez-vous sur vos affiches d’il y a dix ans? Qu’est-ce qui a changé si changement il y a eu? Et plus largement sur la production d’affiches en Suisse? J’ai des affiches d’il y a dix ans que je continue à vraiment aimer. Des affiches qui vieillissent bien. Il y a aussi celles qui vieillissent moins bien. J’ai certainement appris des choses. Je sens qu’auparavant je donnais plus du poids au contenu visuel, même si le message ne passait pas clairement. Je crois que maintenant j’essaie de chercher plus un équilibre entre le contenu visuel et l’information. C’est une question intéressante, car ça me donne à penser que j’ai peut-être appris à faire des concessions. Il y a un côté positif dans cet apprentissage, mais il faut aussi rester vigilant et critique envers son propre travail. D’autre part, je m’intéresse de plus en plus au potentiel qui s’ouvre pour l’animation des visuels d’affiche. C’est clairement une nouvelle tendance en Suisse et dans le monde.

Retrouvez Pablo Lavalley sur notre chaine youtube, dans l’émission CulT du 8 octobre 2020 sur Léman Bleu.

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