Après un premier volet paru en janvier, revenons sur la riche collection de programmes de La Musicale. Au hasard des recherches, voici un florilège de nos découvertes insolites.
En 1918, la Société de musique ancienne propose un concert de chants de la vieille France interprété en costumes de l’époque (1780). Voix, viole de gambe, mais aussi danseuses de caractère sont au programme. La critique parue dans la Tribune de Genève vaut le détour: M. Valmond, l’interprète principal «a une grande qualité, ou plutôt une absence du défaut genevois bien connu: il ne craint pas le ridicule. (…) Le seul reproche que l’on puisse adresser c’est qu’une fois le charme du début passé il se dégage une certaine monotonie de cette suite d’airs dont l’harmonisation, la tonalité et la tournure se ressemblent beaucoup. Les mignonnes petites danseuses coupaient heureusement et variaient agréablement cette soirée.»

En 1872, les Dames françaises pour la libération du territoire donnent un grand concert au Conservatoire. Hormis MM. Garin et Battanchon, aucune indication précise sur les interprètes: Mlle **, M. **, Mlle P, M. H. etc. Une vraie énumération d’anonymes. Notez aussi le prix des places: 3 francs, et… 2 de plus pour les places réservées! Bien cher pour l’époque.
Il est également intéressant d’observer les tournures de phrase utilisées dans les programmes d’un autre temps: les portes s’ouvriront à …, le concert commencera à …, aucun morceau ne sera répété ni ajouté au programme, une seule représentation extraordinaire, organisé par les soins de, avec le bienveillant et gracieux concours de…

La publicité à elle seule vaut le détour, en proposant entre autres des produits miraculeux: Brigitte marchande de frivolités, Aeschbach et sa pantoufle en poil de chameau chiné, l’oculariste Greiner et sa fabrication et adaptation d’yeux artificiels…
À votre tour de créer votre cabinet des curiosités en consultant onstage!