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Souvenez-vous de ce 3 novembre, lors duquel une pluie diluvienne s’abattit sur Genève. La Bibliothèque de Genève, dont le toit est alors en travaux, n’est malheureusement pas épargnée et de nombreux métrages linéaires de manuscrits se retrouvent inondés.

L’alerte PBC (Protection des biens culturels) est donnée à 6h du matin par l’huissier auprès du Responsable des Opérations PBC (ROP)!

Près de deux centimètres d’eau recouvrent les planchers des magasins et la pluie continue de tomber.

Le plan d’urgence est déclenché et les équipes d’intervention sont convoquées sur le lieu du sinistre.

La première étape est l’évacuation des collections touchées afin de limiter les dégâts de la pluie qui persiste. Près de 4426 documents sont déplacés.

La deuxième étape est la stabilisation de la zone sinistrée.

L’entreprise de couverture est dépêchée sur place en urgence afin de protéger temporairement la toiture. Elle arrive à 10h et le toit est recouvert dans la foulée.

De la sciure est ensuite répandue sur le sol afin d’absorber l’eau et de sécuriser la zone.

La troisième étape consiste en la création d’une filière et de zones de traitements : les documents secs d’un côté et les ouvrages humides ou mouillés de l’autre.

Les documents mouillés sont d’abord disposés sur des cordes tendues afin de les sécher et de laisser l’eau s’égoutter. Dans un second temps, ils sont retirés des cordes pour un séchage ventilé. Les pages sont alors tournées délicatement afin de les décoller les unes des autres. En effet, l’eau chargée de mortier et de plâtre a créé une adhésion des pages du bloc texte.

Pour les ouvrages les plus précieux, un traitement plus fin est adopté. Ils sont placés dans une zone au climat contrôlé. Afin d’absorber l’humidité, des papiers absorbants sont intercalés entre chaque feuillet et les pages sont tournées une à une durant près de trois semaines.

Quelle clairvoyance!

C’est en effet en 1825 que ce sinistre eut lieu, et pourtant le plan d’intervention d’urgence serait quasiment identique aujourd’hui, près de deux siècles plus tard!

Le ROP de l’époque n’était autre que Charles Bourrit, pasteur et bibliothécaire à la direction de la Bibliothèque.

Cet évènement nous est parvenu grâce aux archives de la bibliothèque (voir BGE, Arch. BPU Ac 4, f. 5v-6) précieusement conservées et prochainement numérisées.

Grâce à son héroïque intervention, M. Bourrit sauva notamment des eaux un de nos manuscrits enluminé du XVème siècle.

 

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