Un article paru en 2021 portait ce titre et concernait le peintre-décorateur Christophe Ryser et son équipe au Grand Théâtre. A la lecture, on se rend compte du travail immense, artistique et physique. Ce travail peut s’illustrer par l’image ci-dessous montrant le peintre Laurent Sabon, personnage minuscule dans son décor de la Salle des Chanteurs de Wartburg dans Tannhäuser!
Originaire de Nîmes, Laurent Sabon (1852-1936) travaille comme peintre de la scène genevoise une trentaine d’années, de 1883 à 1914, après avoir été formé dans les ateliers de l’Opéra de Paris.
Il a participé à toutes les productions des opéras de Wagner données à cette époque, soit quelques milliers de mètres carrés de toile peinte.
Il réalise également les décors d’opéras majeurs de l’époque: Les armaillis et Le nain du Häsli de Gustave Doret, Carmen de Bizet, les opéras de Massenet et tout le répertoire de la fin du 19e siècle. A son décès en 1936, ses décors continuent d’être occasionnellement utilisés.
On peut y lire: «Décors nouveaux, peints par M. Laurent Sabon».
Le nom de Laurent Sabon est mentionné en page 10 de La semaine littéraire à l’occasion du Salon des aquarellistes à Genève en 1893: «Admirons M. L. Sabon pour sa virtuosité et les ressources infinies de son art qui éclatent dans ses infinies compositions: Les bords de l’Aire et Le Bois de la Bâtie». Son talent est ensuite reconnu au-delà de nos frontières par la remise d’une médaille d’or au Salon de Paris en 1900.
La fabrication des décors de théâtre de cette époque (et tout ce qu’on ne voit pas en tant que spectateur) est minutieusement décrite par Rémy Campos dans La scène lyrique autour de 1900 (chapitre 2: Arts et techniques de la scène). Parsifal est prévu sur la scène de la Place Neuve à la fin du mois. Ayez un regard neuf sur les décors de Henrik Ahr si vous y allez!