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Étude au microscope d’un tirage couleur « Arbre 75 » du fonds Moreno conservé au Centre d’iconographie par Charline Baudon

Dans le cadre de mes études en conservation-restauration du patrimoine, spécialité photographie à l’Institut National du Patrimoine à Paris, j’ai réalisé un stage au sein de l’atelier de restauration de la Bibliothèque de Genève. À cette occasion, j’ai eu la chance de travailler sur le montage photographique intitulé «Arbre 75» du fonds Moreno conservé au Centre d’iconographie.

À son arrivée à l’atelier, la photographie présentait un décollement important des adhésifs qui nécessitait une intervention de conservation curative[1]. Le traitement de cet ensemble consistait principalement en la réalisation d’un montage afin de renforcer structurellement l’œuvre et d’en assurer la bonne conservation.

Composé de 34 tirages (3 tirages photographiques noirs et 31 tirages couleurs), le montage mesure 59,9 x 75 cm et contient 2 techniques photographiques montées sur carton à l’aide d’un adhésif transparent. Au recto, le carton donne l’illusion de contenir 42 photographies.

La première difficulté de ce traitement a concerné l’identification. Après deux semaines, grâce aux différentes recherches bibliographiques et aux comparaisons avec d’autres tirages, plusieurs pistes ont été écartées et la technique photographique a pu être identifiée précisément: tirages instantanés à diffusion de colorants – Polaroïd Peel Apart[2].

L’étape d’identification est primordiale puisqu’elle permet de déterminer par la suite, le type de traitement que l’on va effectuer. Les autres difficultés rencontrées lors de ce traitement sont le retrait des adhésifs et la conception d’un montage sans adhésifs.


[1] Définition de la conservation curative dans la Terminologie de la conservation-restauration du patrimoine culturel matériel de l’ICOM-CC datant de 2008: «L’ensemble des actions directement entreprises sur un bien culturel ou un groupe de biens ayant pour objectif d’arrêter un processus actif de détérioration ou de les renforcer structurellement. Ces actions ne sont mises en œuvre que lorsque l’existence même des biens est menacée, à relativement court terme, par leur extrême fragilité ou la vitesse de leur détérioration. Ces actions modifient parfois l’apparence des biens.»

[2] Les pellicules «peel-apart» sont des films instantanés que les utilisateurs et utilisatrices d’appareils photographiques instantanés utilisent depuis les années 70. Le «paquet» des films inséré dans l’appareil est constitué d’un film négatif photosensible, d’une feuille recevant l’image positive et d’une capsule contenant les produits chimiques nécessaires au développement de l’image. Après l’exposition permettant la capture de l’image, le film est expulsé de l’appareil en passant à travers deux rouleaux métalliques qui cassent la capsule en laissant réagir les produits chimiques. Après environ 60 secondes, le paquet est «peeled-apart»: après cette séparation, le négatif et la capsule sont jetés et le positif constituera l’image finale.

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