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Un silence inquiet succède soudain au joyeux brouhaha des élèves du Cycle d’orientation en goguette. Un tour de clé laisse échapper une bouffée parfumée de vieux cuir et les effluves délicats d’une docte poussière. Des «oh», des «ah» s’échappent de toutes les bouches.

Au niveau 0, qui renferme une partie de l’ancien fonds, j’évoque en 30 secondes – un record – l’histoire de la Bibliothèque de Genève.

Puis des chiffres pour frapper l’imagination: une bonne centaine d’employé-e-s, 1478 pour l’impression du premier livre imprimé à Genève, 22 kg pour le plus lourd, 2,5 grammes pour le volume le plus léger, 60 km linéaires de rayon (Genève-Lausanne). Puis les astuces pour tout faire entrer dans un bâtiment toujours trop petit, au point qu’il semble même diminuer: classement des livres par formats, séparation des étages en deux, compactus (j’avoue avoir parfois renoncé à la démonstration des différents types de rayonnages mobiles).

Sages comme des images, les adolescent-e-s n’ouvrent plus le bec que pour poser des questions pertinentes (parfois un peu impertinentes aussi, mais toujours avec respect).

Fermer les yeux et toquer du doigt sur des ais de bois pour en entendre le son creux, passer la main sur du veau raciné, de la basane et du maroquin pour en sentir la chaleur et la texture (tout en prenant les précautions nécessaires), puis écarquiller les yeux pour repérer les minuscules traces de poils sur les peaux de truie estampée.

Un des devoirs de l’école, c’est de faire prendre conscience à nos enfants qu’ils pourront profiter de toute la vie qui se profile devant eux pour découvrir et apprécier les ressources et les joies que leur apporteront des textes choisis au gré de leurs intérêts et fort heureusement il est des enseignant-e-s qui prennent à cœur cette mission. À nous bibliothécaires de montrer aux élèves ou de leur rappeler que l’objet livre sait aussi parler aux sens et recèle d’autres vertus qu’un ordinateur. À nous bibliothécaires de saisir la moindre occasion d’ouvrir nos coffres aux trésors pour faire papillonner les yeux de nos lecteurs et lectrices de demain et de leur laisser un souvenir frappant de leur passage dans nos temples du savoir.

Au niveau 0, une partie de l’impressionnante collection de la Bibliothèque
Photo : Bibliothèque de Genève/Stéphane Pecorini
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