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1545… 2020, un peu moins de 500 ans séparent ces dates et pourtant la peur d’être contaminé reste la même. Peur de la peste, peur du coronavirus. On devient suspicieux envers un-e voisin-e, un-e ami-e, un-e proche. On se barricade chez soi, on vit le confinement.

Genève a oublié qu’elle a connu dans son passé des épidémies. Au Moyen Âge, la peste était un phénomène récurrent. Saint Sébastien et saint Roch sont invoqués pour stopper l’épidémie de la peste.

La légende dorée de Jacques de Voragine. Enluminure représentant saint Sébastien. Vers 1402.
Bibliothèque de Genève, Ms.fr. 57, f. 51
Livre d’heures. Prière à saint Roch. Seconde moitié du XVe s. Bibliothèque de Genève, Ms. lat. 31, f. 2

Au XVIe siècle, celle de 1545 frappe encore certains esprits. Les autorités de la ville prennent des décisions radicales pour stopper l’épidémie: emprisonnement, procès, bannissement, mutilation ou mise à mort.  

Février 1545. La croyance circule qu’une bande d’empoisonneurs sévit dans la ville en enduisant les serrures des maisons du venin de la peste. Plusieurs personnes sont arrêtées.  Penchons-nous sur le registre du Petit Conseil du 9 mars 1545 : A esté advisé voyeant les grans maulx que telles gens hont faict dans Geneve etc., que les hommes soyent tenalliés parmy la ville et en appres condampnés a mort […] et les femmes ayent coppé la main dextre aut Mollars et puys menees en Plain Pallex et la soyent bruslés […]

Archives d’Etat de Genève, Registre du Petit Conseil du 9 mars 1545 (AEG, RC40, f. 42v)

Dans une lettre en latin datée du 27 mars 1545, adressée à son ami théologien Oswald Myconius, Calvin exprime son désarroi: Le Seigneur nous éprouve de façon surprenante. On a découvert récemment une conspiration d’hommes et de femmes qui, en l’espace de trois ans, avaient répandu la peste dans la ville, je ne sais au moyen de quels sortilèges. Bien que quinze femmes aient déjà été brûlées, qu’un certain nombre d’hommes aient été châtiés d’une manière plus atroce, que certains se soient donnés la mort en prison et que vingt-cinq soient encore emprisonnés, ils ne cessent cependant d’enduire chaque jour les serrures des portes. (Bibliothèque de Genève,  Ms. lat. 106, f. 115v)

Le dernier « boute-peste » est exécuté le 16 mai 1545. 31 personnes accusées de semer la peste perdent la vie en l’espace de quelques mois.

2020: autre époque, autres remèdes … mais la peur est toujours là!

Joubert, Laurent: Traitté de la peste composé en latin par M. Laurent Joubert conseiller et medecin ordinaire du Roy, et du Roy de Navarre, premier docteur regent stipendié, […]. [Genève] : Jacob Stoer, 1581.
Bibliothèque de Genève, Nb 399, Public Domain Mark
P. 14. Des causes de la peste

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